Au pays de la Meije

Situé dans le département des Hautes-Alpes, entre Grenoble et Briançon, le village de La Grave a été construit sur un promontoire rocheux dominant la haute vallée de la Romanche, à 10 km du col du Lautaret. Il fait partie des plus beaux villages de France. La Grave tire son nom d’un mot celte qui signifie grève ou gravier. Les Romains traduisirent ce mot par arena, mot que l’on retrouve dans le nom du village voisin, Villar d’Arène. La Grave est dans le massif de l’Oisans, à 1500m d’altitude. Au sud, le village est dominé par le majestueux massif de la Meije qui culmine à 3983m. Un téléphérique permet d’accéder au col des Ruillans et à la grotte des Glaces. La Meije est un des derniers grands sommets alpins à avoir été conquis en 1877. Au nord, Le Goléon (3427m) au flanc duquel s’accrochent des hameaux dépendant de la commune de La Grave.

Les hameaux des Traverses

A 200m d’altitude au-dessus de la Grave, on trouve d’est en ouest : Le plateau d’Emparis, vaste espace consacré à l’élevage. Il est considéré comme l’un des meilleurs pâturages des Alpes. Le Chazelet, isolé par le passage de l’Oratoire des Portes, parfois difficile à franchir en hiver. Son nom viendrait du patois chaza ou chizal, qui signifie petite maison en ruine. Les Terrasses, à 1700m d’altitude, offre l’un des plus fameux points de vue sur la Meije. Le mot Terrasses pourrait indiquer un sol de moins bonne qualité. Ventelon, « là où il vente longtemps », est le premier hameau en montant de La Grave. Il est caractérisé par son four banal et sa chapelle. Les Hières, en patois las eiras, « lieu où l’on bat le grain ». De nombreuses maisons ont conservé une architecture traditionnelle. L’église date du 17ème siècle. Ces hameaux ont toujours été sous la menace des avalanches. Elles coupaient les chemins et rendaient les déplacements dangereux. Quand elles touchaient des habitations, elles faisaient de nombreuses victimes Le premier village des Hières a déjà été entièrement rasé par une avalanche. Il a été rebâti à l’ouest du torrent. Ces hameaux sont connus depuis le 14ème siècle et ont été habités progressivement Au départ, il n’y avait que des granges, puis des domestiques sont venus y loger. La population de La Grave augmentant, ces granges se transformèrent peu à peu en maisons d’habitation. Les paroisses seront instaurées plus tard à partir du 16ème siècle.
Du pain pour toute l’année
La rareté du bois explique en grande partie la coutume du pô buli : le pain bouilli. En novembre, juste avant les premières neiges, la communauté villageoise s’animait pour fabriquer le pain pour toute l’année. On élisait des pétrisseurs et des fourniers. Le pain était fait à base de seigle et d’eau bouillante, d’où son nom. Les pains de 5 kg étaient cuits pendant 7 heures. Cette tradition, qui remonte au Moyen-Âge, a été remise au goût du jour il y a quelques années.
Chaque communauté avait son four banal. Villar d’Arène, Ventelon et le Chazelet ont conservé le leur (photo ci-contre). A Villar d’Arène, sous la conduite de Maurice Mathonnet, on peut visiter le moulin du 18ème siècle transformé en musée. 4 mètres de neige à Noël ! Décembre 1965. « On a déjà vu, fin février, d’énormes quantités de neige. Mais pas à Noël. Tous les jours, la couche augmente de 0 à 50 cm ; nous en sommes à 4,40 m .Dans bien des maisons, il est impossible de sortir le bétail, et certains ont dû creuser des tunnels pour sortir de chez eux. A La Grave, la maison de Célestin MATHONNET inoccupée à l’heure actuelle, s’est effondrée sous le poids de la neige. Les bêtes sauvages souffrent de la faim et les lièvres viennent la nuit se promener au centre des villages. Ces froids ne sont pas très vifs. Ces chutes de neige répétées ont provoqué d’innombrables avalanches ». (Journal local)
Le Chazelet vers 1930
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