Les conditions de vie difficile expliquent aussi en grande partie le désir de certains habitants de tenter leur chance ailleurs. Chaque automne, une fois le seigle récolté, le bétail vendu, la provision de pain assurée pour ceux qui restent, une grande partie des hommes se dirige vers le « bas pays ».
La vallée de la Romanche a toujours été une voie de passage importante, d’un côté vers Grenoble, Lyon et l’Atlantique, et de l’autre vers le briançonnais, la Provence et l’Italie. Cette situation a façonné les activités des habitants. Ils ont passé leur temps à partir et revenir, devenant des spécialistes des transports.
1) Les transporteurs
Dès le XVIème siècle, les habitants s’adonnent aux transports de marchandises. Ils participent aux mouvements commerciaux à travers l’Europe. Certains s’établissent à Bologne et Turin. La découverte des Amériques va offrir de nouveaux débouchés sur l’Atlantique ; on trouve des Gravarots à Lorient, Nantes, La Rochelle et Cadix. Leurs affaires prospérant, les exilés créent des entrepôts et s’installent durablement tout en gardant des liens avec le pays. C’est le cas de Louis Mathonnet, originaire du Chazelet, qui s’installe comme négociant à Lyon (1668). On en trouvera d’autres à la tête de grands magasins à Grenoble, Marseille et jusqu’en Bretagne. Mais La Révolution va mettre fin à ce commerce. (pour en savoir plus)
2) Les colporteurs
« L’idéal, c’est deux fils pour le trafic des Plus modestement, des colporteurs parcourent, pendant les mois d’hiver, marchandises, deux pour consolider le les régions environnantes. (pour en savoir plus) patrimoine au pays, un autre pour Doués d’un esprit industrieux et de remarquables aptitudes commerciales, pratiquer un bon artisanat, et quelques d’anciens colporteurs s’installent dans les régions qu’ils ont découvertes. filles et belles-filles pour donner le jour à de futurs marchands qui permettront au système de durer. »
3) Les Protestants
Les Protestants sont nombreux dans la région. La Révocation de l’Édit de Nantes (1685) va porter un coup très rude au commerce nomade et à la vie rurale. L’exode massif des protestants compromet gravement la prospérité du pays. (pour en savoir plus). C’est la première émigration d’importance avant celles dues à l’exode rural.
4) L’exode rural
Au milieu du XIXème siècle, l’émigration saisonnière va faire place à l’exode définitif. Les cours des produits agricoles s’effondrent et touchent surtout les petites exploitations. Non seulement les hommes, mais aussi les femmes vont quitter le pays.
Les Gravarots (habitants de la Grave), qui ont été jusqu’à 2800, ne sont plus que 510 aujourd’hui. Quant aux Faranchins – mot qui signifie « Affranchis », les habitants du Villar d’Arène ayant racheté au XIVème siècle à leur seigneur un certain nombre de libertés – ils sont passés de 700 à 200 habitants.